Santé

Le H4CBD en 3 questions

À peine arrivé sur le marché, le HHC (hexahydrocannabinol) a été interdit en France le 13 juin dernier. L’ANSM (l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé) l’a en effet classé parmi les produits stupéfiants, de la même façon que le HHC-acétate (HHCO) et l’hexahydroxycannabiphorol (HHCP). Mais que les consommateurs de CBD se rassurent, car le H4CBD (Tetrahydrocannibidiol) a aussitôt pris la place de ces substances prohibées et les effets sur la santé humaine de cette toute nouvelle molécule ont l’air très prometteurs.

Le H4CBD est-il légal en France ?

Au contraire du HHC, le H4CBD comporte un taux de THC (tétrahydrocannabinol) inférieur à 0,3 %. Or, il s’agit de la condition sine qua non pour qu’un produit issu du cannabis puisse être vendu et consommé librement en France. Cela s’explique par le fait que le THC correspond à la molécule du chanvre qui provoque des effets psychotropes. En conséquence, le H4CBD est complètement légal dans notre pays. Par contre, il existe tout de même une restriction concernant son utilisation. En effet, il est interdit d’en prendre avant de conduire et en conduisant un véhicule. La raison en est simple : si vous devez réaliser un test salivaire pour vérifier ou non que vous avez consommé du cannabis, celui-ci peut révéler des traces de THC, ce qui correspond à un délit, et ce, quelle que soit l’origine de cette substance. Rappelons que si cela vous arrive, vous risquez une amende, jusqu’à 2 ans de prison et un retrait de points sur votre permis, voire l’annulation de celui-ci.

Quelles sont les différences entre le CBD et le H4CBD ?

Le CBD ou « cannabidiol » fait naturellement partie des substances actives présentes dans le chanvre et il est extrait de ses sommités fleuries. Si le H4CBD provient également du cannabis, puisqu’il s’agit au départ d’une molécule de CBD, il a cependant été modifié chimiquement. On l’appelle « CBD hydrogéné » parce qu’on lui a ajouté des atomes d’hydrogène. Cette modification lui donne des propriétés particulières et augmente notamment sa stabilité et, en conséquence, sa durée de conservation. Comme cette transformation démultiplie aussi sa puissance, on obtient donc, en quelque sorte, du CBD en plus fort. Une autre différence qui existe entre le CBD et le H4CBD est que le premier étant consommé depuis plusieurs décennies, on connaît parfaitement ses effets sur la santé et ses applications possibles dans le traitement de divers troubles. Cette notion est beaucoup plus aléatoire concernant le H4CBD qui est très récent sur le marché. Il faudra donc encore réaliser de nombreuses recherches scientifiques pour en évaluer toutes les vertus.

Comment agit le H4CBD sur le métabolisme humain ?

Contrairement au CBD qui présente une faible affinité pour le récepteur cannabinoïde appelé CB1, celle du H4CBD est très forte (1). Cette découverte fait partie de celles qui ont amplifié l’intérêt des consommateurs de CBD pour le H4CBD. En effet, des expérimentations ont prouvé que le fait d’activer les récepteurs CB1 concourt à diminuer la douleur (2). De plus, ceux-ci seraient également impliqués dans l’apparition et le développement de diverses maladies telles que la dépression, l’anxiété ou encore la sclérose en plaques. Par ailleurs, le H4CBD posséderait parallèlement des propriétés anti-inflammatoires (1). Il pourrait donc être utilisé dans le cadre du traitement de l’arthrite ou des maladies inflammatoires de l’intestin, par exemple. Enfin, comme le H4CBD reste une molécule proche du CBD, toutes les applications de cette dernière peuvent logiquement être étendues à cette nouvelle substance. Lorsque l’on considère que les récepteurs CB1 jouent également un rôle sur la mémoire et sur l’appétit, cela ouvre des possibilités inédites concernant le H4CBD.

Même si l’on sait encore très peu de choses sur les effets du H4CBD, il semble que son avenir, notamment dans le traitement de la douleur et de l’inflammation, soit prometteur. Comme cette substance fait actuellement l’objet de nombreuses recherches scientifiques, gageons que celles-ci confirmeront le potentiel de cette nouvelle molécule. Si c’est le cas, elle pourrait venir en aide aux patients qui sont aujourd’hui en butte à des maladies incurables.

Les conseils donnés dans cet article ne se substituent, en aucun cas, à un diagnostic posé par un médecin ou par tout autre professionnel de santé, ni à un traitement médical.

Sources : (1) Journal of Medicinal Chemistry. Nouveaux dérivés du cannabidiol : synthèse, liaison aux récepteurs cannabinoïdes et évaluation de leur activité anti-inflammatoire, par Shimon Ben Shabat, Lumir O. Hanuš, Galia Katzavian et Ruth Gallily. Publié le 6 janvier 2006.
(2) National Library of Medicine.  Le rôle du système endocannabinoïde dans la douleur, par Stephen G. Woodhams, Devi Rani Sagar, James J Burston et Victoria Chapman. Publié en 2015.

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