Si un médecin français est à l’origine du nom du syndrome de Maigne, ce trouble est cependant très peu connu du grand public et même des professionnels de santé. C’est l’une des raisons qui explique que les patients concernés peuvent alors vivre une véritable errance thérapeutique. Si vous êtes confronté à un mal de dos dont la cause reste obscure, prenez rendez-vous avec un ostéopathe près de chez vous. En effet, celui-ci a la capacité de faire le lien entre vos douleurs et un blocage au niveau du rachis. Cette compréhension lui permettra de poser le bon diagnostic. En sachant exactement de quoi vous souffrez, vous pourrez ensuite disposer des meilleures options pour être soulagé.
Le syndrome de Maigne : une lombalgie particulière
Une douleur spécifique qui porte le nom de son découvreur
Afin de comprendre de quelle façon ce syndrome a été identifié, tentons d’en apprendre un peu plus sur Robert Maigne (1923-2012), le médecin français qui a donné son nom à ce trouble. C’est en pratiquant le judo qu’il va s’intéresser aux thérapeutiques manuelles. En effet, il observe comment son professeur agit pour soulager ses élèves quand ceux-ci ont subi des traumatismes durant ses cours. Maigne a alors l’idée de reproduire ces mêmes gestes sur ses patientes en butte à des douleurs cervicales ou dorsales. À cette époque, il est externe en consultation de gynécologie au cabinet du Docteur Albert Netter (1910-2012). En 1951, Robert Maigne décide de s’intéresser à la rhumatologie et il s’inscrit pendant un an à la British School of Osteopathy. Il fait un peu figure d’extra-terrestre auprès de ses enseignants qui ne comprennent pas le but de sa démarche, puisqu’il est déjà diplômé en médecine.
En 1952, le Docteur Maigne s’installe comme rhumatologue-ostéopathe à Paris. Son cabinet rencontre un succès quasi immédiat, mais l’homme a toujours des doutes sur le fondement de la théorie ostéopathique. C’est à partir de là qu’il compile et codifie minutieusement ses observations. Il va ainsi aboutir à des découvertes majeures. Il va notamment mettre en évidence la relation entre les nerfs rachidiens et les douleurs lombaires, jusqu’à identifier le syndrome de Maigne en 1972. Ce dernier est encore appelé « syndrome de la charnière dorso-lombaire ou thoraco-lombaire ». Le résultat de ses recherches va être publié dans différents ouvrages. Un livre destiné au grand public va d’ailleurs connaître un succès si considérable que son titre a été repris, depuis, à maintes reprises. Il s’agit de « Mal de dos, mal du siècle » paru en 1981.
Comment se traduit concrètement le syndrome de Maigne ?
Le syndrome de Maigne est dû à l’irritation des nerfs rachidiens qui émergent entre la dernière vertèbre dorsale et la première vertèbre lombaire. La douleur n’est généralement pas ressentie à ce niveau, mais beaucoup plus bas, au niveau de l’articulation sacro-iliaque. Il est également possible que la hanche fasse mal dans la région correspondant à la tête du fémur avec une irradiation éventuelle vers l’aine. Enfin, cette pathologie peut aussi entraîner des douleurs dans le bas de l’abdomen, dans les zones touchant les sphères gynécologique, pelvienne ou digestive. En outre, certaines personnes sont en butte à des dyspareunies (terme qui s’applique aux douleurs apparaissant durant les rapports sexuels). Par ailleurs, le syndrome de Maigne se manifeste par crises. Celles-ci sont d’une intensité telle qu’elles peuvent déclencher des symptômes secondaires comme des nausées, des vomissements, voire des bouffées de chaleur. Dans les cas extrêmes, lorsque le patient souffre trop, il doit être hospitalisé pour une prise en charge, essentiellement à visée antalgique, en urgence.
Pourquoi le syndrome de Maigne est-il sous-diagnostiqué ?
La principale cause qui explique pourquoi le syndrome de Maigne est difficile à diagnostiquer, c’est que les douleurs qu’il provoque sont éloignées de leur point d’origine : on parle alors de « douleurs projetées ». Ainsi, quand les patients ont mal à la fesse ou aux jambes, cela semble indiquer une sciatique. S’ils se plaignent de maux de ventre, avec des nausées ou des vomissements, le diagnostic va logiquement s’orienter vers des troubles digestifs. Si la personne souffre au niveau de la face externe de la hanche, le médecin va plutôt penser à une tendinite du moyen fessier. Enfin, lorsque les douleurs se localisent dans le bas de l’abdomen, on va rechercher une cause gynécologique ou en lien avec l’appareil urinaire. De plus, en présence d’un syndrome de Maigne, les techniques d’imagerie médicale telles que l’IRM ne détectent généralement rien d’anormal, ce qui complique la tâche du professionnel de santé. Pour définir le bon diagnostic, il faudra donc identifier les zones douloureuses par le biais de la palpation et en établir la cartographie. En plus de celles qu’on peut retrouver au niveau de la charnière dorso-lombaire, il est primordial de s’intéresser à un point précis qui est appelé « point de crête ». Celui-ci se situe exactement à 8 cm au-dessus de l’os iliaque ou plus concrètement juste au-dessus de la partie bombée de la fesse. Or, toute douleur déclenchée en appuyant sur cette zone est caractéristique du syndrome de Maigne.
Pourquoi votre ostéopathe est-il le mieux placé pour traiter le syndrome de Maigne ?
Confirmer ou non le syndrome de Maigne
Si vous arrivez au cabinet d’ostéopathie en vous plaignant du dos ou du ventre, par exemple, la première chose que va faire votre praticien va être de réaliser une anamnèse. Cela signifie qu’il va vous poser des questions qui lui permettront de connaître les circonstances au cours desquelles vos douleurs apparaissent. Il va aussi dresser une sorte d’état des lieux de vos habitudes de vie. Il va vous interroger sur la façon dont vous mangez, si vous êtes sportif ou non et quelle profession vous exercez. En effet, une alimentation inadaptée peut tout à fait expliquer vos maux de ventre, alors qu’un travail qui vous amène à porter des charges lourdes peut très facilement causer des dorsalgies. A contrario, si vous passez vos journées assis à un bureau, la posture que vous prenez peut également être très dommageable pour votre charnière dorso-lombaire. Cependant, la localisation de vos différentes douleurs et le tableau clinique qui va en ressortir peuvent déjà, à ce niveau, mettre votre praticien sur la piste du syndrome de Maigne. Ensuite, celui-ci va effectuer des tests propres à l’ostéopathie pour situer précisément les zones douloureuses. S’il soupçonne ce type de trouble, il va alors vérifier s’il existe une perte de mobilité au niveau de la région de votre dos qui a donné son nom à la pathologie.
Une approche globale pour remettre votre dos… sur pied
Dans la mesure où votre syndrome de Maigne aura bien été confirmé, vous pourrez enfin bénéficier d’une prise en charge adaptée. Pour cela, votre ostéopathe va contrôler l’alignement de vos vertèbres afin d’identifier d’éventuelles anomalies qui pourraient expliquer l’irritation des nerfs rachidiens. Ensuite, il va passer les disques intervertébraux concernés en revue pour éliminer les tensions auxquelles ils sont confrontés. Une fois que votre praticien aura vérifié l’état de votre colonne vertébrale, il va s’intéresser à votre corps dans sa globalité. En effet, cela est d’autant plus important que dans ce type de pathologie, on a affaire à des douleurs projetées. Donc, tous les endroits qui vous font souffrir doivent être traités. L’objectif est d’éliminer les tensions qui ont pu se mettre en place lors des crises du syndrome. Votre ostéopathe va aussi partir en quête d’éventuels défauts posturaux qui sont susceptibles d’avoir des conséquences sur votre charnière dorso-lombaire et sur l’innervation de cette zone. Tout déséquilibre avéré sera donc corrigé afin de redonner une mobilité optimale à cette région de la colonne vertébrale. Enfin, toujours dans le cadre d’une approche holistique, le travail de votre praticien pourra également porter sur la détente de votre diaphragme ou sur le fonctionnement de vos viscères abdominaux.
Si vous pensez être concerné par le syndrome de Maigne, consulter un ostéopathe est une excellente option. En effet, vous avez la garantie que ce dernier est en mesure d’identifier l’origine de vos douleurs afin de confirmer ou non que vous êtes bien atteint de cette pathologie. Quel que soit le diagnostic posé, les manipulations de votre praticien vous soulageront rapidement. En présence du syndrome de la charnière dorso-lombaire, dans la plupart des cas, plusieurs séances sont nécessaires pour obtenir un résultat significatif. Cependant, dès le premier rendez-vous, vous pourrez constater une diminution sensible de vos douleurs. Enfin, il ne faut pas négliger le fait que dans ce type de trouble, la prise en charge par une équipe pluridisciplinaire est souvent inévitable. Il sera donc judicieux de continuer à être également suivi par votre médecin et éventuellement par le ou les spécialistes que l’on vous conseillera de voir.
Les conseils donnés dans cet article ne se substituent, en aucun cas, à un diagnostic posé par un médecin ou par tout autre professionnel de santé, ni à un traitement médical.
