Ostéopathie

Traiter le syndrome de KISS avec un ostéopathe

Lorsque vous entendez le mot « Kiss », il est très probable que l’image d’un baiser (1) vous vienne à l’esprit, à moins que ce ne soit celle d’un groupe de rock qui était fort populaire dans les années 1970. Vous serez donc étonné d’apprendre que « KISS » est également un acronyme définissant une maladie ou, plus précisément, un syndrome. Aujourd’hui, l’ostéopathe est l’un des rares thérapeutes pouvant traiter efficacement cette pathologie quasi inconnue en France.

Naissance du syndrome de KISS

Il est fait mention du syndrome de KISS, pour la première fois en Allemagne au milieu du XXe siècle. La maladie porte alors le nom de « blocage de l’atlas » (l’atlas étant le nom de la vertèbre sur laquelle repose notre crâne). Ce sont donc deux médecins allemands, spécialistes des thérapies manuelles, qui vont étudier cette pathologie et proposer une façon de traiter ce syndrome. En 1991, l’acronyme KISS est posé pour : « Kopfgelenk-Induzierte Symmetrie-Störung » qui signifie littéralement : « Troubles de la symétrie induits par l’articulation de la tête ».

Un syndrome qui concerne les plus jeunes

Le KISS touche uniquement les bébés et les jeunes enfants. Suite à un mauvais positionnement pendant la grossesse ou à un accouchement difficile (trop long, avec forceps…), le nouveau-né présente, dès la naissance, un dysfonctionnement au niveau des trois premières vertèbres cervicales. Cela se traduit par un problème de symétrie qui entraîne plusieurs troubles, notamment digestifs. De plus, l’enfant est anormalement agité et présente des problèmes de sommeil. Des déformations au niveau du visage et du crâne sont visibles, ainsi qu’un corps en forme de « virgule ».

Le KISS de l’enfant plus grand

Si le syndrome du KISS n’est pas pris en charge suffisamment tôt et qu’il persiste au-delà des deux ans de l’enfant, la maladie se transforme en « KIDD », un autre acronyme qui peut se traduire par « Troubles moteurs et mentaux engendrés par des problèmes articulaires cervicaux. L’enfant va alors rencontrer des difficultés à s’orienter et à se tenir debout, ce qui entraînera des chutes à répétition. La psychomotricité fine, indispensable à l’apprentissage de l’écriture, par exemple, sera difficile, voire impossible à mettre en place. L’inclusion dans le milieu scolaire est compliquée, en plus, par des difficultés comportementales qui se reportent évidemment au niveau de son intégration dans la société. Enfin, même à l’âge adulte, le syndrome de KIDD peut avoir des répercussions sous la forme de maux de dos récidivants, de cervicalgies et de la persistance de troubles de l’équilibre.

La prise en charge ostéopathique du syndrome du KISS

En France, le syndrome du KISS est souvent méconnu par de nombreux médecins. Pour confirmer sa présence, il faut donc faire subir des examens à l’enfant afin d’exclure d’autres pathologies ressemblantes et confirmer, par des radios, qu’il n’existe pas de contre-indication à la prise en charge de l’enfant par un ostéopathe. Le traitement ostéopathique s’effectue en trois temps : tout d’abord, une première consultation fait le point sur la maladie, et démarre le traitement. Un mois plus tard, un second point est réalisé pour valider les progrès de l’enfant et continuer à le soigner. Enfin, une troisième consultation établira le bilan de la santé de l’enfant.

Deux ostéos pour un KISS

Pour éviter des répercussions dommageables sur le développement futur de l’enfant, il est essentiel que la prise en charge du syndrome du KISS soit effectuée le plus tôt possible. Comme le traitement est basé sur des manipulations douces au niveau des deux premières vertèbres cervicales et du fait du très jeune âge du patient, la pratique conjointe de deux ostéopathes est indispensable pour mener à bien le traitement. Il va ensuite s’effectuer sous forme de mobilisations millimétriques au niveau des vertèbres de l’enfant. Une fois celles-ci repositionnées, les nerfs adjacents seront décomprimés ce qui va permettre au jeune patient de se détendre. Dans une approche holistique, les ostéopathes veilleront aussi à rééquilibrer l’ensemble du corps de l’enfant.

Le syndrome de KISS reste méconnu en France et fait l’objet d’une certaine défiance vis-à-vis des autorités médicales. Cependant, à l’instar de nos voisins allemands où la prise en charge de cette pathologie fait partie de la norme, de plus en plus d’ostéopathes se forment, dans notre pays, pour proposer des soins adaptés aux enfants atteints du syndrome du KISS, ceci afin de garantir la santé des adultes qu’ils deviendront demain.

Les conseils donnés dans cet article ne se substituent, en aucun cas, à un diagnostic posé par un médecin ou par tout autre professionnel de santé, ni à un traitement médical.

(1) Le mot « kiss » signifiant « baiser » en anglais.

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